- bobèche
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• 1335; p.-ê. onomat. bob, idée de « gonflé » → bobine1 ♦ Disque légèrement concave adapté aux chandeliers et destiné à recueillir la cire coulant des bougies. Bobèche en cuivre. — Par ext. Partie supérieure d'un chandelier évasé.2 ♦ Fam. et vx Tête. Se monter la bobèche. ⇒ bourrichon.bobèchen. f. Disque adapté sur un chandelier pour recevoir les gouttes de bougie fondue.I.⇒BOBÈCHE1, subst. fém.A.— Pièce cylindrique à rebords, adaptée au chandelier pour recevoir la bougie; p. ext., rondelle de verre, de métal, etc., légèrement incurvée et percée en son milieu qu'on adapte au bougeoir pour empêcher la bougie de couler plus bas. Un chandelier à deux bobèches (Ac. 1798-1878); bobèche d'argent, de cuivre, de cristal (Ac. 1798-1932) :• 1. ... « Puisque c'est la fête d'Eugénie, allumons les flambeaux! » Il [le père Grandet] ôta soigneusement les branches des candélabres, mit la bobèche à chaque piédestal, prit des mains de Nanon une chandelle neuve entortillée d'un bout de papier, la ficha dans le trou, l'assura, l'alluma, ...BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 41.• 2. ... l'appareil le plus commode pour les [les bougies] fixer aux rameaux [du sapin de Noël] est, surmontant une pointe ou une pince, la bobèche mignonne en fer-blanc que cache une collerette de papier blanc découpé, rose ou bleue si l'on use des faveurs.MALLARMÉ, La Dernière mode, 1874, p. 839.• 3. — Tu as encore des ennuis, dit-elle en dérangeant quelque chose sur la cheminée de sa chambre et si brusquement qu'une bobèche dansa et tinta autour d'une bougie.DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, p. 122.— Arg. ,,Sou truqué`` (ESN. 1966). Bobèches à tronches (ayant deux côtés face) (G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 12) :• 4. [Pour être sûr d'amener pile, le tenancier d'anglaise lamine deux côtés face et soude deux côtés pile;] les pièces ainsi préparées se nomment bobèches à fleurs.G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 12).B.— Au fig. et pop. Tête :• 5. Ah! les journalisses, c'qu'ils m'ont fait rigoler! Ils m'faisaient des bobèches d'bigotes d'vant saint Antoine : « Comment qu'ça va, Monsieur? ... »BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 147.— Perdre la bobèche. S'affoler (ESN. 1966); (La Petite lune, 1878-79, n° 50, p. 2).Prononc. :[
].
Étymol. ET HIST. — 1. 1335 technol. (L. DELISLE, Actes normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, Rouen, A. Le Brument, 1871); 2. 1878 pop. perdre la bobèche « perdre la tête, s'affoler » (Rigaud cité par ESN.).1 vraisemblablement de même orig. onomatopéique que bobine, évoquant une forme enflée et en saillie, avec une finale -èche d'orig. obsc., peut-être sur le modèle de flammèche de même sphère sém. (FEW t. 1, p. 417b); 2 sans doute dû à l'infl. de bobéchon, qui lui est quelque peu antérieur.STAT. — Fréq. abs. littér. :42.DÉR. Bobéchon, subst. masc., technol. (tonnellerie). Petite bobèche à pointe que l'on peut enfoncer dans le bois ou la pierre. Fig. et fam. La tête. Mon nière bobéchon. Moi (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, 1866, p. 269). Monter le bobéchon à qqn, se monter le bobéchon. S'illusionner. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., ROB., QUILLET 1965. — 1re attest. 1866 id.; dér. de bobèche1, suff. -on1, sans doute par infl. d'autres termes désignant la tête comme cabochon, bourrichon.II.⇒BOBÈCHE2, subst. masc.Joueur de parade; p. ext., pitre, bouffon. Costume de bobèche :• 1. — Hector Crémieux qui monte et monte, gagne de l'argent avec les pièces qu'il ne fait pas, faiseur doublé d'un pitre juif, bobèche qui maquignonne des couplets de facture.E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 972.• 2. Ô jocrisses, bobêches,À tout fier sentiment jusqu'à la fin revêches!GLATIGNY, Le Fer rouge, 1870, p. 8.• 3. Un bobèche au pantalon couleur de souffre, au gilet jaune agrémenté de passements rouges, un gilet à la Robespierre dont les ailes volaient sur un habit vert de bouteille, fit frétiller la queue de sa perruque en escalade et hurla : — Mesdames et messieurs, nous allons avoir l'honneur de vous offrir une seconde représentation!HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 78.— Au fig. et pop. Niais. Un vrai bobèche (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1874, p. 1007).Rem. Attesté dans Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Lar. 20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG et QUILLET 1965.Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1795 adj. bobèche « bouffon » (Chanson citée dans ESN.); 1836 subst. bobèche « niais, imbécile » (Ac. Suppl.).Orig. incertaine; prob. à rapprocher, quant au sens de l'a.fr. bobu « sot », ca 1360 (B. de Seb. dans GDF.) et bobert « id. » v. bobard avec une finale -èche qui fait difficulté; de là sans doute le surnom du pitre fr. célèbre sous l'Empire et la Restauration, qui faisait équipe avec Galimafré; ce surnom fut dès lors considéré comme synon. de « bouffon ». L'hyp. de bobèche directement issu du nom du pitre Bobèche (DAUZAT 1968, EWFS2, FEW t. 1, p. 419b) fait difficulté du point de vue chronologique.STAT. — Fréq. abs. littér. :4.DÉR. Bobècherie, subst. fém., rare. Boniments, paroles de bobèche. ... coupant ses lamentations de bobècheries aux garçons (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1861, p. 910). Noté comme néol. par GUÉRIN 1892 et absent des autres dict. gén. Bobêcherie, attesté uniquement dans L. HALÉVY, (Criquette, 1883, p. 201). — Le mot est donné dans GUÉRIN 1892 qui écrit bobècherie. — 1re attest. 1861 id.; dér. de bobèche2, suff. -erie. — Fréq. abs. littér. : 1.BBG. — MIGL. 1968 [1927], p. 192. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 466.1. bobèche [bɔbɛʃ] n. f.ÉTYM. 1335; p.-ê. du rad. onomat. bob- comme bobine, avec un élément final inexpliqué (flammèche ?).❖1 Disque légèrement concave adapté aux chandeliers et destiné à recueillir la cire coulant des bougies. ⇒ Binet, bobéchon, brûle-bout, brûle-tout. || La bobèche d'un bougeoir. || Bobèche en cuivre, en verre. || Bobèches décoratives d'un lustre électrique.1 Ça répercutait plein le bastringue que ça faisait trembler les parois tellement qu'ils hurlaient fort en chœur !… Le lustre à bobèches il voguait, valsait sur les têtes !…Céline, Guignol's band, p. 148.2 — Allo, Police !… mugit une voix qui traversa les murs et fit vibrer, comme pour en atténuer l'éclat, les bobèches en cristal du lustre.Francis Carco, les Belles Manières, p. 41.♦ Par ext. Partie supérieure (d'un chandelier évasé).2 (1878; croisement de bobine et de bobèche, avec infl. possible de cabèche). Fam., vx. Tête. ⇒ Bobéchon. || Se monter la bobèche.❖DÉR. Bobéchon.————————2. bobèche [bɔbɛʃ] n. m.ÉTYM. 1836; adj. en 1795 « bouffon »; du rad. expressif bob- (→ Bobine); le nom du pitre Bobèche vient de ce mot, et non l'inverse.❖1 Vx. Pitre, bouffon (de parades, etc.).❖DÉR. Bobècherie.
Encyclopédie Universelle. 2012.